La bouche                     c’est l’éléphant qui te la tire dans la tête

par Jean-Daniel Botta

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I

Le commencement avant la bouche
est fait de rideaux de pluie, d’éléphants, de sauces d’eau
de semaines de la soif.
Avant la bouche c’est déjà commencé,
la soif nage sans museau,
on est à la traîne avec le projet de s’embrasser.
Pourtant la soif est acceptée
par un plus grand nombre de personnes.

Dehors est un endroit mémorisable grâce aux éléphants.
Le début de la vie et la direction de la pluie.
On regarde comment l’éléphant tue la soif
en tournant son fusil. Le commencement de la soif
derrière le rideau de pluie.

On attend un tremblement dans l’eau
par où arrivera l’agitation de la bouche.
Qu’il y ait le même type de nervosité dans l’eau
que sur la personne.
Nous ne boirons qu’une eau bouleversée par la bouche.

Devant le rideau de pluie on s’acharne avec l’instinct buccal.

j’ai une grande tasse et un verre, du bouillon
un corps élancé, un appartement,
je me gratte à l’endroit des symboles et de la voix,
je rêve d’un grand film buccal.
Les chiens aboient, joie, joie à haute voix,
seuls les chiens élèvent la pornographie de la patrie.

II

Il faut être un grand tendre pour la bouche
la rivière est la seule à se déplacer de l’un à l’autre.
La rivière qui ne fait que la rivière pour le vécu de l’arbre
la rivière où l’on commence à se moquer de soi seul à seul
sans la bouche pour mentionner toute l’eau.
Cette façon de ne pas avoir la bouche
que la solitude ne sait où rentrer.

III

Pas loin des éléphants les chiens font retentir la salive
les chiens se sèchent pour passer à autre chose
les chiens se sèchent
en faisant claquer deux cymbales de salive dans la bouche.

IV

La lune est belle, elle sèche dans l’espace,
c’est la seule qui n’est pas dans le climat.
Ici le climat c’est pour essayer de passer quelque part
avec une tête de vache.
C’est un casque pour faire entrer la prairie.
Le climat n’existe que s’il s’agit de prairies
pour amortir l’épuisement.

V

Contemplation des liquides : rivières, égouts
tout ce qui peut charrier la destination de la bouche.
À force de côtoyer les éléphants,
de se jeter des louches et des louches au visage
au-dessus du menton commence un peu de moisi.
Nous sommes allés plus près des éléphants.
Ça nous met en chaleur de penser aux éléphants.
Avec la trompe on sera atteint par la bouche.
La trompe c’est le bras de l’eau
la trompe est la partie de l’eau qui sort de l’eau
parce que l’eau a la capacité d’attraper un gros morceau d’animal
plus proche de l’air.

VI

Le temps est venu.
Il vaut mieux vivre dans les montagnes
car vous recevez le temps que vous passez dans la rivière.
L’eau n’est pas confondue avec les humains et l’eau le sait
mais la baignade reste une descente dans la tradition d’apparaître dans le temps, donc la fonction de la rivière dure.
À certains endroits la rivière fait une grande distinction,
c’est l’éléphant.
Les éléphants ne sont pas de l’eau,
les rivières peuvent donc prendre un certain temps
selon l’emplacement.

L’eau ne se trompe pas avec l’éléphant.

VII

On se présente devant l’éléphant sans aucune force vocale.
L’éléphant fabrique le caoutchouc de la bouche.
La trompe envoie un ensemble de gouttelettes
pour te faire la bouche.
La bouche c’est l’éléphant qui te la tire dans la tête.

À la fin
la bouche s’est faite à partir de plusieurs variétés de soda
et le lait fraise.
Un cri de joie a ouvert le lait fraise de la bouche.
L’homme est devenu un contenu,
une forte texture chaude avec lyrique
le style chanteur qui connaît l’odeur du monde
une tradition humaine avec une longue vie dans l’ouest
riche en texture, en texture et en eau.
La durée de la vie dans la bouche.

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