Dimanche 7 novembre, Philippe Denis envoyait à Catastrophes ces poèmes, en précisant qu’il partait pour quelques jours à l’hôpital. Il les avait intitulés « Variations chimiothérapiques ».
Il est mort dans la nuit même, des suites d’un cancer. Sa crémation aura lieu jeudi 11 Novembre à 11h30 à Vila Nova de Famalicão.
Nous adressons nos plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.
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1
Que de convoitise autour d’une « boîte à musique »
qui en do ou fa claironne
sans l’ombre d’une contestation
le tarissement des sources de carboplatine.
2
Avec Marcelle Meyer l’instillation est souveraine,
les théories cristallines irréversibles.
Rameau ou Couperin — qu’importe !
L’un et l’autre sous ses doigts sont à l’unisson.
3
Auprès de la patiente assoupie
un ouvrage intercepte les secondes
dont je peux après quelques réajustements
jalouser le titre :
_________________A SHORT ETERNITY.
4.
C’est confirmé. C’est un chat dans la gorge…
Mais Dieu vous en garde,
n’optez pas pour la voix funéraire
de François Mauriac.
5.
À la même enseigne, nous sirotons
d’une idée l’âpreté noire
qui lègue ses répulsions du même pour du quasi identique –
Il est exact que nous créchons sur la branche morte
________________________ de notre parentèle.
6.
Ici la mort prend allègrement ses quartiers
et se pavane au long des couloirs
avec ses breloques de plastique.
Le décompte du goutte-à-goutte ne sera pas majoré !
7
À six heures, c’est la cour des miracles,
plus personne pour discerner le quoi
du malade ou de la maladie.
Saint Jean a dépaysé la comédie.
8
Pour le béjaune qui piaffe, les chiffres
oscillent entre humeur et tumeur
Lorsque gît sur le marbre la formule apprêtée :
mort DES SUITES d’une longue maladie.
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Bouleversé! Je ressentais une grande admiration pour ce poète, découvert sur le tard.
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Grande tristesse… Une pensée, en ce jour de son effacement de ce monde – il disait souvent, les derniers temps, « ce cloaque ».
Merci pour ces bribes ultimes. Voir aussi :
https://www.facebook.com/photo/?fbid=4258671704261593&set=a.2641496965979083
Sa poésie, ce qui s’appelle poésie, nous reste.
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