Céline Kushpu (1/2)

Céline monte dans le bois

par Marie-Andrée Gill

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On est en 1997. 

Fatiguée des nuits à pu finir et des lendemains nostalgiques, Céline décide de cesser sa carrière de chanteuse dans les bars et pubs de Montréal pour revenir dans la communauté qui l’a vu naitre, Mashteuiatsh.

Elle a 29 ans et elle se dit que le rêve américain, c’est un peu d’la marde. Ça arrive une fois sur un million qu’on soit célèbre et plein de cash.

De retour dans sa famille, elle retrouve la simplicité du quotidien dans les émissions qu’ils écoutent en gang : Virginie, Watatatow. Les Canadiens de Montréal se rendent en quart de finale, les Red Wings gagnent la coupe. Le macaroni long dans le jus de tomate de sa mère, la pêche sur glace avec son père.

Il y a un party chez Sonia. Céline jase avec René, un gars qui est arrivé de Pessamit en secondaire 5. Elle croyait qu’il était son petit-cousin, mais finalement juste par alliance. Ouf parce qu’elle le trouve très frenchable.

Les deux partent ensemble dans le bois, dans le camp du mushum à René où personne n’est allé depuis quelques années, où les animaux se sont installés. Un ours avait défoncé la porte, des guèpes avaient fait leur maison. Céline et René se font un nid tout simple dans la liberté de Nutshimit, l’intérieur des terres. Ils sont en amour, s’inventent une vie où s’accrocher est possible, et Céline chante quand ça lui chante.

Le rêve américain se réinvente. Elle a tout ce qu’il faut ici, maintenant.

On ne sait rien de la suite.

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Les temps et les univers sont superposés. Notre réalité peut exister en même temps, ailleurs, autrement. La théorie du multivers est présente depuis des temps immémoriaux dans les savoirs des Ilnuatsh, sous d’autres formes de compréhension.

Les mots découpés pour faire des poèmes par collage proviennent tous de la biographie de Céline Dion, écrite par Georges-Hébert Germain.

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