La Pinée

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Partis du village de La Rochette, vous remontez, par cette route étroite et sinueuse, qui passe sous le Chapeau de Napoléon, avant de déboucher, après le col et le couvert de la pinède, côté sud du Puy de Manse (dont vous avez beaucoup moins rendu compte, tu en prends conscience à présent, aux prises que vous étiez avec l’ouest puis l’est, happés par leur cristallisation flagrante et formelle) :
__________IL SURGIT
et s’impose soudain, de toute sa hauteur et son amplitude, magnifique dans sa prestance et son éloquente unité.

La belle et remarquable vue, ici, à l’instant, va se muer progressivement en vision, lorsqu’on y regardera de plus près, analysant de quoi est fait la chose, qui démarre depuis une ligne qui traverserait les Moutas, la cour de la ferme, se confondant avec l’étroite chaussée qui la scinde,
et se déploierait alors, s’étendrait de toute part,
jusqu’au faîte de la montagne
________________________________(de la face quasi triangulaire de cette pyramide de roches et de terre, empilées, compactées, et flanquées de moraines latérales,
_____________________________________________________________________________laissées par le glacier lors de son retrait).

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Le replat entre Manse-Vieille et les Moutas dessine une bande de terre que la route sépare ; sorte de petite vallée en auge, précédant de peu l’empâtement du versant ; l’étagement des pacages gagnés sur les pierres et la pente, comme en attestent les nombreux clapiers verticaux — vergetures blanches et gris-caillasse ceinturées de végétation.

L’œil glisse sur les délimitations et le morcellement qu’instillent les diffé-rentes clôtures, et sur le jeu des figures qu’elles sous-tendent, de bas en haut, de « clos » en « clos », comme te l’expliquera tout à l’heure une exploitante.

À force de contempler cette face, on finit par ressentir, presque physi-quement, le relief déclive et ses accidents.

On devine les lignes de crête successives des moraines que le glacier a rabattu sur les flancs de la montagne, réalisant alors
que leur glissement,
______________________._leur tassement,
________________________________________puis, leur stabilisation, ont généré ces quasi-paliers et gigantesques talutages ;

_____________________________________telle la structuration
_____________________________________________________________d’énormes degrés
à peine atténués par la gangue d’herbe ou de garrigue qui les recouvre entièrement ; et, ton sur ton,
_____________les escamote en partie.

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Ajouter que, de cet endroit,
idéal point de vue réactivant votre vision

_____________________________________________– bien plus que le côté aride du Puy qu’on avait jusque-là minoré, ou le tombé de la pente, plus vaste et impressionnante que partout ailleurs –

___________________on embrasse aussi,
_______________________________________d’un même élan,
___________________________________________________________une part non négligeable du levant, au tournant de la montagne : d’autres fermes et quelques habitations dispersées, mais également, l’infléchissement de cette vallée et sa douce remontée vers Le Collet et Saint-Philippe.

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[Prose, 9 — La Pinée]
[Tenir la note, 9 — Gap, Rue Condorcet, 16 avril, 18h10]
[Chant neuf — Les poires d’Orietta]

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