par Rodrigo Dela Peña Jr. Traduit de l’anglais (Philippines) par François Coudray.
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[Cher désir, je suis ton élève]
Cher désir, je suis ton élève, je suis ton otage.
Je suis la coupe que tu emplis et remplis à l’en faire déborder.
Pareil à l’air, pareil à l’eau : tu es ce qui soutient,
tu es ce qui détruit. Sur chaque jour tu projettes ton ombre,
dévoilant tes ordres : que je m’y soumette,
avale. Et que vais-je faire d’autre que franchir,
comme porte tambour, le tourbillon
que tu es, seuil par lequel le corps sort,
entre ? Je ne peux plus distinguer qui
je suis de ce que tu es, le danseur emmêlé
de la danse. Tu es le murmure du cœur et son écho,
le pouls battant, répétant : viens, viens, viens…
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[Dear longing, I am your student]
Dear longing, I am your student, I am your hostage.
I am the vessel you fill and fill to overflowing.
As you are air, as you are water: what sustains
and what annihilates. You shadow each day,
baring your commands for me to follow,
swallow. And what else am I going to do but pass
through a revolving doorway, the whirl
that you are, threshold where the body exits,
enters? No longer can I distinguish who
I am from what you are, the dancer entwined
with the dance. You are the heart’s murmur and its echo,
the beat repeating now and now and now.
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