Lirisme, 4

Par Aurélie Foglia. Lire les autres épisodes.

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tu es enfin

des guêpes viennent téter ton soda au goulot

sorti d’un bureau dans un bouquin repose entre tes mains

suppliant les sirènes dans la rue qu’elles laissent entendre

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tu te passes une main dans la mémoire

sous le penchant des arbres couve la vieille idée de berceau

isolant

naître te coupe de ton corps de métier

à l’écart du parc automobile tu prends l’air

absent

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comme ça tu t’emportes un recueil garanti inoxydable contre ton casse-croûte

entre le thermos étanche et ton dossier de candidature à partir

autour de toi attaquant ton œuf dur tu découvres les premiers indices d’

un immense jeu de piste mène dit-on à un trésor

de diverse nature

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trempant des lèvres dans un nuage de café noir t’appliques à déformer le moins du monde

ton gobelet blanc en plastique ligné que tu éloignes un peu de toi trop malléable le temps

qu’il refroidisse avec encore des hésitations sur l’heure dans le réveil d’autre part

tes habits bâillent

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au grand jamais

l’auteur ne se donne sans une main qui recueille tes miettes pro

jette tes restes dans la logique d’un journal couvrant un plus large spectre

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tu t’entends appelé par autre chose que ton prénom

d’imprécis que tu voudrais éclaircir

comme un amour approché d’un feu qui prend feu

entretenant la fiction d’être seul te retrouves nu dans une nuit visible

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ta main le vent feuillettent des arbres distraitement

quelle récolte oculaire a dû commencer en douce

une sacrée

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aveuglant le soleil

blanchit le fond va se perdre dans les profondeurs

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le silence met son cordon

plongé dans le papier boit ton visage se voit disparaître

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quand tu remontes à la surface a l’air ivre comme si tu avais trop vécu

tes âges se mélangent vieilli de mille ans tu ne sais plus comment faire pour

regarder tout ce que tu vois

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l’herbe est plus verte dans l’anthologie que tu rumines

des lycéens livrés à eux-mêmes s’effeuillent avec une sorte de grâce qui tient de la paresse

sur les pelouses pareils aux arbustes allongés par là-bas dans un cadre urbain

jouissent les yeux fermés de tout ce qui s’est écrit jusqu’à eux pour marquer

des enfants shootent dans un ballon

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souvent tu te vis

rester des heures entre la vie et la vie

j’avoue je t’ai fait croire que tout reprendrait malgré le froid le soir

le printemps un un peu beau jour les paroles coupées quand tu pleurais au bout du fil ton absence de temps

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entre les pages sèchent te mains ne pourrissent pas

tournent le temps d’intensifier le temps

essaie de te retenir dans le passage

des événements qui n’arrivent pas t’alarment pour de vrai

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que ton livre au moins ait le sort d’une fleur d’un morceau de viande

d’un cadavre de bouteille dans quoi s’éteint une abeille après l’été

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À suivre…

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