Par Aurélie Foglia. Lire les autres épisodes.
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tu es enfin
des guêpes viennent téter ton soda au goulot
sorti d’un bureau dans un bouquin repose entre tes mains
suppliant les sirènes dans la rue qu’elles laissent entendre
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tu te passes une main dans la mémoire
sous le penchant des arbres couve la vieille idée de berceau
isolant
naître te coupe de ton corps de métier
à l’écart du parc automobile tu prends l’air
absent
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comme ça tu t’emportes un recueil garanti inoxydable contre ton casse-croûte
entre le thermos étanche et ton dossier de candidature à partir
autour de toi attaquant ton œuf dur tu découvres les premiers indices d’
un immense jeu de piste mène dit-on à un trésor
de diverse nature
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trempant des lèvres dans un nuage de café noir t’appliques à déformer le moins du monde
ton gobelet blanc en plastique ligné que tu éloignes un peu de toi trop malléable le temps
qu’il refroidisse avec encore des hésitations sur l’heure dans le réveil d’autre part
tes habits bâillent
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au grand jamais
l’auteur ne se donne sans une main qui recueille tes miettes pro
jette tes restes dans la logique d’un journal couvrant un plus large spectre
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tu t’entends appelé par autre chose que ton prénom
d’imprécis que tu voudrais éclaircir
comme un amour approché d’un feu qui prend feu
entretenant la fiction d’être seul te retrouves nu dans une nuit visible
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ta main le vent feuillettent des arbres distraitement
quelle récolte oculaire a dû commencer en douce
une sacrée
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aveuglant le soleil
blanchit le fond va se perdre dans les profondeurs
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le silence met son cordon
plongé dans le papier boit ton visage se voit disparaître
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quand tu remontes à la surface a l’air ivre comme si tu avais trop vécu
tes âges se mélangent vieilli de mille ans tu ne sais plus comment faire pour
regarder tout ce que tu vois
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l’herbe est plus verte dans l’anthologie que tu rumines
des lycéens livrés à eux-mêmes s’effeuillent avec une sorte de grâce qui tient de la paresse
sur les pelouses pareils aux arbustes allongés par là-bas dans un cadre urbain
jouissent les yeux fermés de tout ce qui s’est écrit jusqu’à eux pour marquer
des enfants shootent dans un ballon
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souvent tu te vis
rester des heures entre la vie et la vie
j’avoue je t’ai fait croire que tout reprendrait malgré le froid le soir
le printemps un un peu beau jour les paroles coupées quand tu pleurais au bout du fil ton absence de temps
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entre les pages sèchent te mains ne pourrissent pas
tournent le temps d’intensifier le temps
essaie de te retenir dans le passage
des événements qui n’arrivent pas t’alarment pour de vrai
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que ton livre au moins ait le sort d’une fleur d’un morceau de viande
d’un cadavre de bouteille dans quoi s’éteint une abeille après l’été
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À suivre…